Nous vous proposons pour vous aider dans votre prière d’adoration du Saint-Sacrement de méditer une conférence du père Jérôme Dermoncourt (Missionnaire de la Très-Sainte Eucharistie).
Les sept attitudes pour bien adorer le Saint-Sacrement
1- Se décentrer
En venant adorer le Saint-sacrement, il est important de « Parler à Jésus de lui » et non pas « Parler à Jésus de nous ». Il faut passer du « de moi à Jésus» à « de Jésus à moi ». L’important est de louer, d’adorer Jésus et de lui dire tout notre amour. A plusieurs reprises au cours de l’adoration, il est essentiel de recentrer notre attention et notre prière sur JESUS.
Il est important en ce sens que nous soyons à l’aise dans notre position corporelle, afin de ne pas penser au cours de l’adoration à notre corps : on ne peut pas bien adorer si on est mal installé.
2- Parler à Jésus simplement
Jésus n’attend pas de grands discours. Il ne veut que notre amour qu’il faut exprimer avec des mots simples. On peut s’aider d’un livre, en privilégiant la Bible et particulièrement les évangiles, car c’est là que nous pouvons rencontrer le mieux Jésus et apprendre à l’imiter. Cependant, notre temps d’adoration ne doit pas être un temps de simple lecture. Le silence, la méditation, la prière doivent avoir la première place.
3- Ne pas avoir peur de sa pauvreté
En particulier, ne pas se décourager si nous ne ressentons rien durant notre temps d’adoration. Jésus aime notre incapacité à prier, car Jésus aime notre misère, notre pauvreté. C’est là qu’il veut nous rejoindre. L’adoration est le contraire de l’activisme. Il faut passer du « ce que je dois faire » à « ce que je dois être ». Il ne faut jamais se décourager si nous nous sentons « secs » dans l’adoration : il faut être fidèle et persévérer.
4- La continuité
Dieu travaille continuellement notre coeur et notre âme, même si on ne s’en aperçoit pas. Jésus veut nous guérir pour nous apprendre à nous aimer tels que nous sommes. Dans l’adoration, Jésus vient aussi nous révéler nos ténèbres pour nous pousser à la conversion. Dieu veut d’adorations en adorations, faire apparaître la merveille que nous sommes. Une seule condition à cela : nous laisser faire.
5- Le poids des soucis
Le danger serait de faire de notre adoration le lieu pour uniquement déposer nos soucis. N’oublions-pas que Dieu est Providence : aussi il suffit, au début de l’adoration de dire à Dieu : « Seigneur, je te dépose tous mes soucis ; prends-les ». Ainsi nous serons disponibles pour LE rencontrer. Nous découvrirons alors que l’adoration nous aidera à vivre autrement nos soucis ; non pas forcément à y trouver une solution, mais les vivre autrement, en les vivant AVEC Jésus. Pour cela : déposer nos soucis au début de l’adoration et se concentrer sur Jésus. Nous repartirons différents pour vivre notre quotidien, en particulier s’il est difficile.
6- Le regard
Jésus ME regarde. Il faut se laisser regarder par Jésus, car dans ce regard, Jésus nous révèle tout son amour. Il faut donc regarder la sainte hostie avec les yeux grands ouverts. Je regarde Jésus et je me laisse être regardé par Lui. L’Eucharistie c’est l’Incarnation qui continue.
Dans notre monde, on voit beaucoup de laideur (télévision, internet, …) Jésus dans l’adoration vient purifier et guérir notre regard.
7- La « dodoration »
Ce n’est pas grave lorsque l’adoration devient pour un temps une « dodoration ». Nous arrivons avec notre fatigue et nous ne devons pas nous culpabiliser si nous nous endormons. L’important, c’est la fidélité à venir adorer Jésus. C’est la fidélité qui fait progresser. On ne vient pas à l’adoration pour ce qu’on ressent, mais pour Jésus. Si cela peut nous aider, il ne faut pas hésiter à prier le chapelet au cours de notre adoration, car le chapelet est une prière christocentrique qui est centrée sur le nom de Jésus en contemplant les mystères de sa vie. Par contre, il est bon de laisser du temps au silence entre chaque dizaine ou bien de dire une première partie du chapelet au début de l’adoration, vivre un temps profond de silence, puis terminer le chapelet. L’adoration ne doit pas être occupée uniquement par la récitation en continue du chapelet.
Les grâces de l’adoration
Nous cherchons très souvent le bonheur, là où il ne se trouve pas. Le bonheur est là : dans l’adoration du Saint-Sacrement. L’adoration est le lieu du « merci ». Il faut bien comprendre qu’une heure d’adoration a une valeur infinie. Nous perdons souvent toute la valeur de l’Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne. Notre monde nous dit : « quelle perte de temps que la prière ». Il est bon en ce sens de méditer l’exemple de Mère Teresa. Elle avait bien compris que pour soigner les malades et les pauvres, il fallait que son action et celle des sœurs trouvent sa source dans la prière. C’est pour cela que chaque matin, le sœurs de mère Teresa prennent un long temps d’adoration. Ce temps est essentiel. Il n’est pas une « perte de temps ». Bien au contraire, par l’adoration, les sœurs sont plus « efficaces » dans leur mission pour s’occuper des pauvres. Leur adoration ne vient pas prendre du temps sur l’action.
Dieu, comme il l’a fait pour la Vierge Marie, veut que nous brisions notre volonté humaine, nos jugements et notre « esprit du monde » pour nous ouvrir au don de son amour. L’adoration est aussi le lieu de la réparation, comme Jésus l’a révélé à ste Marguerite-Marie à Paray le Monial. A Paray le Monial, Jésus a montré son cœur, ses plaies. Comme Jésus a été blessé par cinq plaies (les deux pieds, les deux mains et le côté), de son cœur, dans l’adoration, Jésus diffuse cinq grâces à celles et ceux qui adorent.
1- La grâce de la transformation
L’Eucharistie est le « soleil du monde » ; Elle nous donne la gloire de Dieu. L’Eucharistie intensifie la présence de Dieu dans notre cœur. Ainsi l’adoration, peu à peu, nous transforme et transforme notre monde, rien que par le fait d’être là, présent devant Jésus-hostie. Et notre présence touche le cœur de Jésus ; et en touchant son cœur, notre adoration permet à Jésus d’agir et donc de diffuser cette grâce de transformation.
2- La grâce de sanctification.
Cette grâce est liée à la précédente. En effet, l’Eucharistie est la fontaine de la vie spirituelle. Jésus nous dit : « en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » Notre mission de baptisés est de « donner Jésus » à nos frères. L’adoration nous permet ainsi de toujours mieux aimer et aimer en vérité, c’est « donner Jésus » et c’est en aimant que notre sanctification se fait et c’est en donnant Jésus que nous aidons nos frères à se sanctifier.
3- La grâce de réparation.
Jésus est blessé par nos ingratitudes et nos indifférences (c’est le message de Paray le Monial à ste Marguerite-Marie). En adorant, on vient consoler le cœur de Jésus. Lorsqu’on adore, il faut prendre conscience, qu’on vient réparer l’indifférence de certains chrétiens. St François d’Assise disait : « L’Amour n’est pas aimé ». Chaque fois qu’on vient à l’adoration, on répare pour ceux qui n’aiment pas Jésus.
4- Aider au Salut du monde
L’adoration élève l’Amour et fait descendre les grâces divines sur le monde. Par l’adoration, nous portons près du cœur de Jésus tous nos frères et ainsi nous aider le salut du monde
5- La grâce de restauration
« Tout doit être en Jésus ». Il est important pour comprendre cela de méditer la place de la Vierge Marie au pied de la Croix. Elle est au pied de Jésus, roi de l’univers. Elle nous invite à être là, présent avec Jésus et pour Jésus, car on ne peut pas vivre sans Dieu. Par notre adoration, nous réorientons le monde dans le bon sens. Nous restaurons le monde. Nous le remettons là où il doit être, aux pieds de son Roi. En vivant notre adoration comme une restauration, nous affirmons que Jésus est premier en tout, comme l’a fait la Vierge Marie. L’adoration nous pousse à nous occuper de Jésus d’abord. Puis ensuite, à nous occuper des autres en ayant puisé notre action à la source : le cœur de Jésus. Jésus est le plus pauvre d’entre les pauvres. Donc, avant de se tourner vers les pauvres que nous pouvons rencontrer, il faut se tourner vers Jésus, le plus pauvre. Ainsi l’adoration « remet de l’ordre » en tout chose. La priorité, c’est JESUS.
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